Depuis la dernière crise financière internationale de 2008, l’économie mondiale a dû faire face à de sérieux bouleversements.
Ceux-ci ont remis en question le modèle de financement traditionnel des entreprises.
Investissement Socialement Responsable ( ISR), Développement Durable, Finance Ethique, Finance Islamique, Crowdfunding, financement participatif, sont de nouveaux vocables qui entrent dans les habitudes du monde des entreprises en général et des milieux financiers en particuliers.
Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ont en grande partie façonné les innovations financières de ces dernières années.
Face aux difficultés de financement de l’économie et des petites et moyennes entreprises (PME) en particulier, le financement participatif ( crowdfunding) a connu un engouement de la part des entrepreneurs.
Qu’est ce que le crowdfunding ou financement participatif ?
En des termes simples, on pourrait définir le crowdfunding encore appelé financement participatif comme étant une technique de collecte de fonds utilisant les technologies internet en mettant en relation initiateurs de projets et souscripteurs.
Notons que les différents modes de financement utilisant les plateformes de crowdfunding sont :
- Le don sans contre- partie
- Le don contre don ou don contre récompense
- Le prêt gratuit
- Le prêt rémunéré
- L’investissement en capital
Les projets sont initialement référencés sur une plateforme informatique auprès d’un organisme agréé.
Après une sélection minutieuse par des professionnels des projets ; le grand public est ensuite orienté vers la plateforme en vue de financer directement les projets en quête de ressources.
Les plateformes de dons référencent généralement des projets humanitaires et solidaires. Pour ces dernières, ce qui prime chez le souscripteur c’est l’aide apportée pour venir en aide à des personnes sinistrées, défavorisées ou en état de catastrophe.
Les plateformes de prêt quant à elles, mobilisent des individus voulant mieux valoriser le rendement de leurs épargnes.
Ils financent des projets rentables dont ils espèrent une rémunération en général ou pas quand il s’agit par exemple de prêts solidaires, sans rémunération.
Les projets financés peuvent être dans tous les domaines d’activités, de l’immobilier, à la restauration, en passant par les matériaux de construction ou dans les énergies renouvelables.
Quant aux plateformes d’investissement, elles visent les investisseurs généralement bien avertis qui osent prendre des risques pour le développement des entreprises qu’ils financent.
Quelques données chiffrées sur le crowdfunding
En France par exemple, depuis la mise en place de la réglementation qui encadre les activités de crowdfunding, d’énormes progrès ont été réalisés.
Selon le baromètre réalisé chaque année par l’association FINANCEMENT PARTICIPATIF France , c’est environ 5 milliards d’euros collectés uniquement sur les plateformes françaises depuis 2015, tous types confondus.
En 2021, 196,8 millions d’euros ont été captés sous forme de dons auprès de 4 millions de personnes sur 16555 projets.
Les plateformes de prêts quant à elles ont mobilisé 1,58 milliards d’euros alors que l’investissement en capital a attiré 103,5 millions d’euros.
Comment le financement participatif peut impacter les économies ?
Face à la recherche d’alternatives pour le financement de l’économie, surtout dans les pays en développement, il est impérieux pour les gouvernants de penser à une stratégie de captation de l’investissement par des épargnants d’un nouveau type : le grand public qui devient investisseur dans les projets.
Au lieu d’épargner sans connaître le sens de l’investissement sous-jacent, grâce au financement participatif, on donne un sens à son épargne convertie en investissement.
Les pays à économie faible peuvent utiliser ce levier pour capter les fonds auprès de leurs diasporas.
Ce sera un outil de mobilisation de l’épargne de la diaspora pour financer des projets d’entreprises, le financement des œuvres culturelles et des activités sociales.
Pour s’en convaincre, il faut observer que dans les pays développés du Nord, le faible niveau du risque explique les taux d’intérêt faible rémunérant l’épargne ; moins de 1 % en moyenne en 2021 alors que les taux sont élevés dans les pays pauvres , considérés comme risqués.
Grâce à une stratégie bien pensée, l’ épargne obtenue dans les pays du Nord pourrait être captée et être investie dans certains pays du Sud qui offrent une meilleure rémunération de l’épargne.
Au-delà de l’investissement des diasporas qui pourraient être sollicitées, il s’agit de fédérer de nombreux partenaires associatifs, des acteurs du monde du développement, des banques, des entreprises, les collectivités locales étrangères en jumelage avec leurs homologues dans les pays en développement.
Les avantages pour les entreprises sont nombreux
- disposer rapidement de fonds sans intermédiation bancaire
- réduire les coûts liés à l’arrangement, évaluation, expertise
- diversifier ses sources de financement
- développer le financement en fonds propres des entreprises ( private equity )
- contribuer à la transparence des petites entreprises
- développer la bonne gouvernance des entreprises
- améliorer la communication des entreprises
Les avantages pour les souscripteurs sont nombreux
- se rendre utile en aidant les porteurs de projets dans un secteur qu’on a choisi soi même
- contribuer au financement de l’économie grâce à un outil simple et fiable
- Valoriser son épargne avec une rémunération supérieure au taux d’’épargne
- Valoriser sa contribution dans un pays à travers un mécanisme privé et sécurisé
- Pouvoir mieux s’organiser autour de clubs d’investisseurs pour défendre des droits liés à la fiscalité de développement par exemple
Maxime Dossa Consultant financier